
Interpellé par un article de la BBC concernant l’expulsion d’une famille qui vit sur un bateau près de Bradford-on-Avon depuis 14 ans, j’ai eu envie d’en apprendre plus. Je suis parti à la rencontre des ces habitants du canal. De ce reportage est sorti un livre disponible chez Amazon.
Au fil de mes recherches, j’ai découvert qu’au Royaume-Uni, des milliers de personnes vivent en permanence sur les canaux. Au bénéfice d’une licence, ils doivent cependant naviguer au minimum 15 à 20 miles par an selon le British Waterway Act 1995. La famille de Steve Holder ne remplissait pas ces conditions, ce qui a entraîné leur expulsion du canal par le Canal & River Trust.

Une maison de 2 mètres de large et 15 mètres de long
Un « narrowboat » mesure 2 mètres 13 de large pour 15 à 21 mètres de longueur. Comment vit-on dans un espace aussi réduit ? Vivre sur le canal est-ce aussi vivre en ermite ? Pour répondre à ces questions, je me suis embarqué durant deux semaines, en octobre 2021, sur un narrowboat et j’ai parcouru le Warwickshire Ring, une boucle de 165 kilomètres et 94 écluses au cœur des Midlands : 14 jours de vie à 4 kilomètres par heure.

A la rencontre des boaters
D’après un article publié par le Guardian en 2018, 15’000 personnes vivent en résidence principale sur le canal. Au fil de l’eau, je suis allé à la rencontre de certains de Steve, John, Claire, Adam et David et sa famille.

John
Intarissable et passionné par les écluses, John fait partie des bénévoles de Canal & River Trust. Il s’est engagé à travailler au moins un jour par semaine en tant que lock keeper.
Mais aider à passer les écluses n’est qu’une facette de sa charge de bénévole. Il s’occupe aussi de l’entretien des écluses et de tondre le gazon.

Claire
C’est au point d’eau en amont des écluses de Glascote que je l’ai rencontrée. Elle aime cette vie sur l’eau. Pour elle c’est la vie rêvée ; pas de stress, tout va lentement, comme les bateaux. Au long des années de navigation, elle s’est fait des amis sur le canal et elle les croise au gré de sa navigation.
Le bilan
Après 14 jours de navigation, je n’ai qu’une envie, continuer. Les marcheurs saluent les bateaux depuis le chemin de halage, les navigateurs échangent quelques mots lorsqu’ils se croisent ou partagent une écluse. Les boaters sont heureux d’engager la discussion, de signaler un bon mouillage pour la nuit ou recommander un pub le long du canal. C’est ce que j’appelle « l’esprit du canal ».
Une chose est certaine, cette expérience n’est que la première d’une série ; il y a encore tant de canaux à explorer.